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La Malakfamily à Madagascar

Bouger, sortir

Le tour du monde de la famille malakoffiote continue. Nino, 8 ans, raconte Madagascar.

[ dernière mise à jour : 20.04.2020 ]

À Madagascar, nous avons passé quelques jours à Antsirabe, une ville au sud d'Antananarivo, la capitale. Nous avons habité au centre Mitsiky, une association qui aide des enfants très pauvres à aller à l’école. Mitsiky veut dire sourire en malgache.

Le centre Mitsiky

À l’école malgache

Pendant une semaine, on est allés à l’école de la Providence avec les enfants du centre.
J'étais en 8e A. La 8e c’est le CM1. L’école c’était de 7h30 à 16h30. C'était dur. Tout le monde a un uniforme, avec une blouse bleue pour les garçons et une robe bleue pour les filles. Avant d'entrer en classe, il fallait toujours être en rang et saluer les adultes.

On était 32 dans la classe. Il y a au moins 4 élèves par pupitre. Les ardoises que les élèves utilisent sont en craie, pas avec des feutres Veleda comme à Malakoff. Les deux premiers jours, j’étais vraiment stressé parce que je ne connaissais presque personne et je ne comprenais rien du tout. Heureusement ma maîtresse Madame Josée était gentille. J’ai fait de l’arithmétique (c’est comme les maths) et j’ai eu 10/10 avec un « bravo ». J’ai fait un cours de religion, mais c’était tout en malgache pendant 2h. J’ai écrit en malgache sur toute une page de mon cahier. Il n’y a pas de « NAP » dans cette école.

À l'école avec Mario

Le midi tout le monde rentre dans sa maison pour aller manger mais les élèves du centre Mitsiky restent à l’école et font une sorte de pique-nique dans la cour, avec une grande natte par terre. C’était bien parce que mes parents ont pu manger avec nous chaque midi.

Déjeuner pique-nique à l'école


Ce que je n’aimais pas dans cette école, c’est que les toilettes ne ferment pas et on ne peut pas s’asseoir, c’est un trou par terre. À la récré, on ne peut pas jouer au foot. Je trouve que c'est une école sévère comparée à mon école Jean-Jaurès à Malakoff.

En rentrant, on passait dans des rues très sales avec des gens très pauvres qui n'avaient pas beaucoup d'habits. C’était impressionnant.

La vie au centre Mitsiky

De retour au centre Mitsiky, je retrouvais mes copains. C’était difficile au début parce qu’ils ne parlent presque pas français et moi je ne parle pas malgache, mais on se comprenait quand même, surtout au foot. Mes copains préférés étaient Mario, qui était aussi dans ma classe, Tomas, Aimé, et Naval, qui ressemble un peu à mon copain Bradley de Malakoff. J’aimais aussi beaucoup Philibert qui est malin au foot.
Mes parents ont visité sa maison. Ils m’ont dit qu’elle était petite comme ma chambre à Malakoff mais que 8 personnes dorment dedans. Ça m’a rendu triste de savoir tout ça. Les enfants qui vivent là-bas n’ont pas de chance.

En pleine partie de foot


On avait apporté des jouets aux enfants de Mitsiky. Avec mon frère, on leur a montré comment faire des Lego et plein de jeux : la balle au prisonnier, la balle américaine, le chou-fleur, le Mikamo, les 1000 bornes, le tape-main, etc. C'était chouette !

On mangeait tous les soirs avec les enfants. C’était toujours du riz avec autre chose en plus : de la viande, ou des légumes. Les enfants dormaient dans des dortoirs, et moi je dormais dans un autre mini-dortoir avec mon frère Lucas et Suzie.

La lessive à la main

Le mercredi après-midi, c’est le moment des activités et surtout de la lessive. Je n’avais jamais fait la lessive ! Il faut d’abord pomper de l’eau au puits, c’est bien, ça fait les muscles. Après il faut mettre le savon sur les habits et frotter avec une petite brosse en plastique. Après on rince les vêtements avec de l’eau propre, et on les fait sécher sur des cordes. Ce qui était super, c’est qu’on a fait ça tous ensemble, avec tous les enfants ! Ils ont trop rigolé en voyant des enfants « wasa » faire la lessive pour la première fois. Wasa, c’est comme ça que les Malgaches appellent les gens blancs de peau.

Mon frère Lucas pompe l'eau pour la lessive

Au revoir Mitsiky !

On devait rester plus longtemps au centre Mitsiky mais il y avait la peste à Madagascar. C’est une maladie très grave. On peut l’attraper si quelqu’un tousse près de nous. Mes parents nous ont dit que c’était dangereux pour nous, et qu’on allait partir.

Le dernier soir, on a organisé une boum avec tous les enfants pour leur dire aurevoir, et aussi parce que c’était l’anniversaire de mon papa. Tout le monde a dansé, tout le monde était joyeux, c’était super. Tous les cinq, on a fait un discours pour remercier les enfants. Après, les enfants ont fait un discours et ont chanté pour nous. Ils nous ont aussi donné des cadeaux. J’ai eu des billes et des petites constructions qu’ils avaient fabriquées. C’était très gentil parce qu’ils n’ont pas beaucoup de choses, et ils nous faisaient quand même des cadeaux.

Mes parents ont commencé à pleurer. Au bout de quelques minutes, presque tout le monde pleurait. Moi, je n’ai pas pleuré mais j’étais triste. Je voulais encore rester pour aider l’association et continuer à jouer avec mes copains.

Avant d’y aller, je croyais que Madagascar était une forêt tropicale partout comme dans le film Madagascar et comme dans les forêts du Brésil. C'était dur de découvrir un pays aussi pauvre, surtout dans les endroits où on est allés. Maintenant qu'on est partis, j’ai peur pour mes copains de Mitsiky, j’espère qu’ils n’auront pas la peste. Je reviendrai les voir un jour, c’est sûr.

Nino.

Crédits photos : Malakfamily.

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