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À l'origine de Malakoff
Malakoff est l'une des plus jeunes communes de France. Son histoire est cependant bien antérieure au décret qui officialise sa séparation avec Vanves, le 8 novembre 1883.
Une vie champêtre
À l'origine, sur le territoire de l'actuelle commune de Malakoff, se trouvaient des chemins cahoteux qui reliaient les villages de Vanves et de Montrouge, ainsi que des pâturages, où l'on faisait, d'après les chroniques des XVe et XVIe siècles, "le beurre le plus excellent qui soit au monde". La vie était champêtre.
Le Petit Vanves
Vers la fin du XVIIIe siècle un groupe de maisons se constitue, au croisement de ce qui est aujourd'hui le boulevard Gabriel-Péri et la D906. Ce hameau, situé sur la commune de Vanves, est appelé le Petit Vanves. En réalité, il se trouve plus près du hameau de Montrouge que du centre de Vanves, ce qui expliquera, par la suite, son évolution indépendante. Dans les années suivantes, il s'étend vers le nord, sur le territoire situé entre l'actuelle rue Pierre-Larousse et les remparts de Paris, édifiés par Thiers.
Alexandre Chauvelot
Arrive sur la scène un dénommé Alexandre Chauvelot, un entrepreneur visionnaire. Nous sommes en 1845. Alexandre Chauvelot, qui est déjà propriétaire de terrains à Plaisance, achète des friches au-delà des fortifications de Paris, sur la commune de Vanves. Il les divise en parcelles sur lesquelles se dressent bientôt de petites maisons. Chauvelot appelle ce nouvel ensemble la Nouvelle Californie, un clin d'œil à la ruée vers l'or qui agite à la même époque l'Ouest américain. Le lotissement se développe. En 1860, le conseil municipal approuve une délibération pour équiper le village en éclairage public.
La tour Malakoff
En 1856, Alexandre Chauvelot, désireux de se faire de la publicité - et conforter ses bénéfices - a une idée. Il érige une tour dans son lotissement, sur le modèle de la tour du fort de Malakoff, à Sébastopol, en Crimée, dont le siège par l'armée française, en 1854-1855, avait captivé l'imagination des Français. Prise le 8 septembre 1855, après des milliers de morts, la tour de Malakoff est le symbole de la victoire des armées de l'Empereur... et de l'exotisme. Achevée en 1856, la tour, qui sert de musée-exposition, avec des commerces installés alentour, devient un lieu de distraction pour les Parisiens. Le 10 novembre 1860, Alexandre Chauvelot sollicite de l'empereur Napoléon III l'autorisation de convertir le nom Californie en Malakoff. Demande accordée. A la fin des années 1860, on prend l'habitude de désigner le Petit Vanves sous le nom de Malakoff.
Malakoff se sépare de Vanves
Le succès de Malakoff, dû au prix des terrains moins élevé qu'à paris, entraîne une augmentation de la population, si bien qu'à la fin des années 1870, le village compte plus d'habitants (4 678) que Vanves (4 134). Les villageois commencent à envisager l'autonomie, voire l'indépendance. Le 21 août 1882, le conseil municipal vote (16 voix sur 18 exprimées) la séparation des deux parties de Vanves, la ligne séparative étant le chemin de fer de la ligne Paris-Versailles. Le décret du président de la République, Jules Grévy, créant une commune de plein exercice appelée Malakoff, est publié le 8 novembre 1883. Le premier conseil municipal est élu le 20 janvier 1884, et le premier maire de Malakoff, M. Féburier, le 1er février 1884.
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