Commémoration de la fin de la Guerre d'Algérie

Malakoff se souvient du 19 mars 1962, date du cessez-le-feu de la Guerre d’Algérie.
[ dernière mise à jour : 19.03.2021 ]
À l’occasion de la commémoration de la journée du 19 mars 1962 qui marque le cessez-le-feu de la Guerre d'Algérie, la Ville de Malakoff rend hommage aux victimes civiles ou militaires qui sont tombées durant cette guerre, ainsi que dans les combats au Maroc et en Tunisie.
Contexte sanitaire oblige, la cérémonie commémorative est organisée en comité restreint.
Le discours de la maire et le message national de l'association républicaine des anciens combattants (Arac) durant cette journée sont consultables ci-dessous.
Discours de la maire, Jacqueline Belhomme
Mesdames et Messieurs les élu·es, Chers représentants des anciens combattants, Mesdames, Messieurs,
Comme chaque année, nous commémorons ce 19 mars 1962 les victimes de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Alors, saluons ensemble la mémoire des victimes de cette guerre, et en particulier la mémoire des 13 Malakoffiots qui ont perdu la vie en Algérie, victimes d’une guerre coloniale qu’ils n’avaient pas souhaitée.
Ce moment de recueillement et de souvenir prend aujourd’hui une importance particulière. Le 19 mars 1962, date de commémoration choisie dans la dernière décennie par le gouvernement, est celle de la signature des accords d’Evian qui marque la fin de la guerre et le début du processus d’indépendance de l’Algérie. Même si elle est remise en cause, parfois vivement, elle a permis de faire advenir un travail de mémoire et d’Histoire sérieux, en France.
C’est le cas du récent rapport de l’historien Benjamin Stora remis au Président Emmanuel Macron, ayant pour objectif de dresser un état des lieux juste et précis sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie. Il formule une série de recommandations visant à impulser des initiatives communes entre la France et l'Algérie sur les questions de mémoires,. La ville de Malakoff, co-fondatrice du mouvement des Maires pour la paix, s’est engagée historiquement pour diffuser une culture de paix, de solidarité internationale, promouvant le droit à l’auto-détermination des peuples contre les politiques impérialistes et coloniales. La commande de ce rapport est un pas que nous saluons ; le gouvernement doit désormais travailler pour avancer vers une culture de paix et la reconnaissancedes mémoires.
Nous ne devons jamais oublier que la colonisation fut un crime. Le droit des Algériens à disposer d’eux-mêmes et à conquérir leur indépendance, comme nous avions conquis la nôtre, était légitime. La guerre qui solda cette période fut une tragédie, qui coûta la vie de centaines de milliers de femmes et d’hommes, et traça des blessures profondes entre nos peuples des deux rives de la Méditerranée.
Pire sont les effets pervers que la colonisation et la guerre ont engendré : méfiance, hostilité, rejet, et de là discriminations et racisme. Nous le savons, ce sont ces passions profondes et malsaines qui inlassablement sont réactivées par certains pour nourrir leur démagogie. Elles sont source de la division, du repli sur soi, du retour à l’identité qui s’oppose à l’accueil et au partage, que ces moments si importants de commémoration doivent combattre et dénoncer.
Ainsi, nous portons ensemble un idéal : celui de dépasser nos fractures et nos divisions pour porter un message de paix et de fraternité. Nous avons le devoir de transcender nos différences et de les confondre dans un avenir commun. A Malakoff, nous y oeuvrons tout au long de l’année en développant un programme local d’initiatives culturelles et mémorielles visant à promouvoir la pensée, la tolérance, l’ouverture à l’altérité.
Aussi je remercie, au nom des élu·es de la municipalité et des habitant·es, l’engagement soutenu de nos anciens combattants dans la transmission de la mémoire en direction des plus jeunes et du souvenir. Sous l’impulsion de Jocelyne Boyaval, conseillère municipale déléguée, nous allons travailler à renforcer ces temps de mémoire collective, approfondir leur diffusion dans toute la population, pour sceller le lien qui nous unit.
Cette cérémonie prend un caractère tout particulier en cette année 2021, 60e anniversaire du massacre du 17 octobre 1961 qui a vu la police française, sur ordre, tuer des centaines d’algériens venus manifester pacifiquement pour l’indépendance.
Souvenons-nous enfin de toutes les victimes civiles de ces évènements tragiques, pour construire, durablement, un avenir commun de fraternité entre les peuples. Je vous remercie.
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