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Le livre de l’aveugle a 100 ans

À propos de Malakoff

Interview de Michel Tessier, président de l’association malakoffiote Le livre de l’Aveugle.

[ dernière mise à jour : 20.04.2020 ]

Le livre de l’aveugle est une association malakoffiote spécialisée dans la transcription en braille de livres et manuels scolaires. En 2017, elle célèbre ses 100 ans d’existence. Pour l'occasion, Le livre de l’aveugle organise un colloque sur le thème « Le braille : quel avenir ? » le vendredi 17 novembre à l’Institut national des jeunes aveugles, à Paris.
Inscriptions au 01 47 35 91 17 ou par mail 

En attendant, son président Michel Tessier revient sur cette longue histoire et les projets de l’association. Interview.

Comment est né Le livre de l’aveugle ?

Michel Tessier : Le livre de l’aveugle a été créé le 7 avril 1917 à l’initiative d’Hélène Meyer avec l’aide de l’association Valentin Haüy, pour permettre aux poilus devenus aveugles de lire. Reconnue d’utilité publique en 1928, l’association s’est progressivement reconvertie en transcrivant en braille des ouvrages scolaires. Notre atelier et nos bureaux se situent à Malakoff, nous y produisons les deux tiers des livres en braille publiés en France chaque année, soit environ 400 ouvrages.

Comment s’organise la transcription d’un ouvrage ?

Michel Tessier : Nous recevons à l’atelier, par voie postale, l’ouvrage à transcrire. Anne-Catherine Ponsat, notre salariée, contacte l’un de nos soixante transcripteurs, puis lui envoie le livre. Ensuite, notre bénévole, à l’aide d’un logiciel américain, transcrit en braille. Il faut compter en général cinq à six mois pour obtenir la totalité de l’ouvrage. Pour une question d’efficacité nous procédons donc par découpage. Une fois un chapitre terminé il est renvoyé par voie dématérialisée à Anne-Catherine. Il sera ensuite embossé (Impression des caractères braille, NDLR), page par page, grâce à l’une de nos deux machines. Nous le relions et si l’ouvrage comprend des figures mathématiques, nous les réalisons à part et nous les ajoutons. Enfin, nous réexpédions les volumes transcrits à leur destinataire.

L’avènement d’Internet a fortement impacté le rapport au livre et à la lecture. Comment l’avez-vous appréhendé ?

Michel Tessier : Nous veillons à diversifier notre offre pour faire face à la crise du livre, concurrencé par les outils numériques, à laquelle n’échappe pas le braille. Ainsi, nous souhaitons développer l’audiodescription des expositions présentes dans les musées et autres institutions culturelles. Il nous faut travailler sur les nouvelles technologies appliquées au braille. Toutefois la lecture et le livre doivent perdurer, écouter n’est pas lire ! Dans nos projets nous cherchons aussi à renforcer notre équipe avec des bénévoles malakoffiots. À bon entendeur !

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